Comment l’innovation aide à repenser la ville ?


Le dérèglement climatique, la crise sanitaire et les tensions sur les ressources (énergie, matières premières…) obligent à repenser la façon dont les villes se construisent, s’organisent et se développent. Pour rendre les villes résilientes, durables et intelligentes, l’innovation technologique en symbiose avec la nature a des solutions à apporter. Dans cette interview croisée, Vincent Callebaut, architecte, et Delphine Woussen, responsable Smart Cities chez Orange, échangent leurs visions de la ville du futur.

En 2050, 9 milliards d’êtres humains habiteront la Terre, dont les deux tiers vivront dans des zones urbaines. Pour anticiper l’avenir et les tensions sur les ressources à venir, les villes et collectivités doivent dès maintenant consommer mieux avec moins. Aujourd’hui, les innovations technologiques et l’architecture contemporaine proposent aux villes des solutions pour réussir leur transition. Delphine Woussen et Vincent Callebaut, architecte précurseur du biomimétisme des bâtiments, répondent à nos questions.

 

Dans un contexte climatique et social en tension, quel est le modèle de ville idéal vers lequel tendre ?

Vincent Callebaut : « On a pris conscience de la finitude de notre monde. Notre challenge est de faire mieux avec moins. Les villes résilientes et durables ne sont pas une utopie mais une obligation. En architecture, nous l’intégrons sous la forme de quatre piliers.

Le premier pilier est la sobriété énergétique. Les matériaux biosourcés, les énergies renouvelables et les technologies de l’information et de la communication nous permettent de construire des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Elle permet aussi de relier les immeubles d’un quartier dans un réseau d’échange énergétique, à travers ce que l’on appelle une ‘smart grid’ qui permet d’optimiser les consommations.

Le deuxième pilier est une alimentation plus locavore, flexitarienne et issue d’une agriculture biologique. Dans la ville, cela se traduit par la création de lieux de production alimentaire, appelés fermes urbaines, au plus près des lieux de consommation, via des jardins collectifs sur les toitures des immeubles par exemple.

Le troisième pilier : la mobilité douce avec la mise en pratique du concept de la ville du ‘quart d’heure’. À vélo ou à pied, chacun a accès à moins de quinze minutes de chez soi à son travail, aux services publics, aux loisirs…

Le dernier pilier  : la végétalisation, pour créer des îlots de fraîcheur naturelle et limiter les effets de canicule urbaine. »

TAO ZHU YIN YUAN (Vincent Callebaut Architectures), Carbon-absorbing green tower, Taipei 2010-2018 – Taiwan

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